28 novembre 1924 – 17 septembre 2009
Pendant la fête des stigmates de saint François d’Assise, après avoir été pour soixante-huit ans une Soeur Franciscaine des Pauvres, Soeur Marie Heitkamp est entrée dans sa nouvelle vie avec Jésus, celui qu’elle a toujours aimé de tout son coeur. Pendant les dernières années de sa vie, la Soeur avait vécu au Mercy Franciscan Terrace et avait été membre de la communauté locale de Soeurs qui y résidaient. Quand son corps devint plus frêle, sa famille franciscaine, sa soeur Dorothy Motsch et sa nièce Judy Spagnoli sont venues prier auprès d’elle afin qu’elle ait la force d’affronter son voyage pour la vie éternelle. Les membres du personnel du Mercy Franciscan Terrace aimaient beaucoup Soeur Marie et ils étaient confiants que Dieu aurait entendu ses prières pour eux. La Soeur a rencontré Celui qui l’avait créée et appelée à se consacrer à Ses gens le 17 septembre 2009, à 13 h 20, pendant que les Soeurs priaient à son chevet. À 13 h 30, ces dernières s’étaient unies aux résidents pour prier le rosaire dans la chapelle qui se trouve juste à côté de la chambre de la Soeur.
Geneva était le sixième des sept enfants de Matilda Niekamp et de Clement Heitkamp. Le couple avait établi sa maison dans le côté est de Dayton, Ohio. Geneva est née le 28 novembre 1924 et elle a été baptisée deux jours plus tard. Les sacrements avaient été des événements importants pour Geneva. Dans ses dernières années, elle a écrit qu’elle avait fait sa Première Communion le 28 avril 1933, à l’âge de neuf ans. Pour les affectueux parents de Geneva, de Grace, d’Arthur, de Dorothy, de Hugh, de Norbert et de Kenneth pourvoir aux besoins d’une famille si nombreuse durant les années de la grande dépression a été un vrai défi. Geneva est allée à l’école primaire St. Mary et elle reçu son diplôme avec les autres membres de sa classe en 1938. La même année, elle reçut le sacrement de la Confirmation (le 20 février 1938). Geneva est allée ensuite au lycée de l’Aspirantat, situé sur la propriété du St. Clare Convent de Cincinnati, Ohio.
Elle répondit à l’appel de Dieu à la vie religieuse en devenant une Soeur Franciscaine des Pauvres le 6 janvier 1941, seulement cinq semaines après son seizième anniversaire. Quand elle prit l’habit de la Congrégation et commença son noviciat, Geneva reçu le nom religieux de Soeur Marie. Après sa Première Profession, le 8 septembre 1943, Soeur Marie reprit ses études ; elle reçut son diplôme d’études secondaires de l’Our Lady of the Angels en 1944.
Pendant qu’elle était une jeune professe de la Congrégation, Soeur Marie fut envoyée à mendier pour les pauvres au St. Raphael Convent de Hamilton, Ohio, et ensuite au St. Michael Convent de Steubenville, Ohio. Elle secourait les pauvres en demandant de la nourriture et d’autres articles de première nécessité et en visitant les malades. À cette époque, elle a aussi commencé à suivre des cours de niveau collégial qui se seraient montrés décisifs pour ses futurs ministères.
Le 8 septembre 1948, Soeur Marie fit sa Profession Perpétuelle. Pendant ce temps, elle continua à s’occuper du ministère de la quête au St. John Convent de Cincinnati, à travailler à temps partiel pour certaines oeuvres de bienfaisance catholiques et à suivre des cours à l’Our Lady of Cincinnati College. De 1950 à 1959, Soeur Marie a servi comme Maîtresse des Aspirantes. Elle obtint par la suite une licence en psychologie de l’University of Dayton et une maîtrise en psychologie clinique de la Xavier University. En 1961, Soeur Marie inaugura la charge de Directrice des vocations de la Congrégation. Soeur Marie est allée à Rome en 1965 pour apprendre les techniques pour conduire les retraites du Mouvement pour un monde meilleur et elle a beaucoup voyagé aux États-Unis, à Puerto Rico et en Jamaïque en tant que membre de l’équipe organisatrice des retraites.
Soeur Marie était une étudiante à vie toujours déterminée à apprendre quelque chose qui aurait pu l’aider à rendre son service plus efficace. Elle a obtenu un doctorat en éducation spécialisée (pour les personnes présentant des troubles affectifs) de la Wayne State University en 1978. Soeur Marie a fréquenté plus tard l’University of Detroit où elle a obtenu en 1982 une nouvelle maîtrise en psychologie scolaire. La Soeur a su ensuite utiliser sa formation de plusieurs façons pendant qu’elle travaillait dans une école de Détroit, Michigan, avec des enfants ayant besoin d’une éducation spécialisée.
Durant ses soixante-huit ans vécus en tant Soeur Franciscaine des Pauvres, Soeur Marie a toujours apprécié et mis en valeur sa vie de prière, une prière personnelle et communautaire. Avec Soeur Elizabeth Tierney elle a formé dans l’aile nord du St. Clare Convent une communauté contemplative connue sous le nom de Mary’s Dwelling Place. Toutefois, à cause de la mort de Soeur Elizabeth et de la santé chancelante de Soeur Marie, ce projet devait prendre fin en 2005 avec le départ de Soeur Marie pour le Mercy Franciscan Terrace.
Soeur Marie est décédée en nous laissant une liste détaillée de ses nombreuses expériences en tant que religieuse. Sa vie a été bien évoquée dans un paragraphe daté du 22 février 1999 qu’elle nous a laissé et qu’elle intitula : “Un certain répertoire photographique de quelque sorte biographique”.
Les trois rois se mirent en route ; et voici que l’Astre, qu’ils avaient vu à son lever, les précédait jusqu’à ce qu’il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant. À la vue de l’astre ils se réjouirent d’une très grande joie (Mt 2: 9-10). Comme les trois rois, le 6 janvier 1941, j’ai pris l’autobus qui de Dayton allait à Hartwell, Ohio, pour suivre une Étoile. J’ai encore des souvenirs précis et il me semble d’entendre le bruit de la neige craquante sur laquelle je marchais pendant que de l’arrêt d’autobus je me rendais au 60 Compton Road. Il était à peu près 18 h 30, et j’ai été chaudement accueillie par Soeur Belina au standard. Depuis lors, j’ai toujours senti la manifestation affectueuse de la Providence de Dieu et le déploiement de Son amour et de sa présence dans ma vie des tous les jours. Mes talents ont été acceptés, transformés, rompus, nourris et partagés avec un monde qui les attendait. Comme celle des trois rois, ma vie a été une recherche constante d’un Dieu rempli d’espoir, d’excitation et de rêves. Je rappelle mon chemin, il a commencé avec les quêtes porte à porte pour les pauvres pour quatre ans, ce qui m’a amenée au ministère du travail social, à la direction de l’Aspirantat pour neuf ans, à la direction vocationnelle, à conduire les retraites du mouvement pour un monde meilleur et à voyager avec l’équipe des retraites à travers notre pays, en Jamaïque et à Puerto Rico. Plus tard, tout cela devait me conduire à Détroit, Michigan, où j’ai servi comme psychologue scolaire et comme psychologue clinique dans les écoles publiques. Pour l’instant, je m’occupe du ministère de la pastorale pour les personnes âgées. Mon histoire est comme celles des mages, une histoire de reconnaissance. Chercher et reconnaître ce que nous trouvons sont des choses différentes. Mon histoire est celle de la reconnaissance de Dieu et par conséquent de nous-mêmes. En cherchant une direction dans le ciel sombre, j’ai vu une Étoile. Quand j’ai eu le courage de risquer et d’avoir confiance, je L’ai trouvé. Lorsque je suis devenue assez sage pour reconnaître que Dieu était avec moi, je fus capable de me prosterner et de l’adorer. L’Étoile qui m’a conduit et qui a brillé au-dessus de moi a progressivement commencé à briller en moi en devenant une lumière pour le monde. Comme les mages, j’ai pris un autre chemin de retour, et il ne sera jamais la même chose.
Soeur Marie, tu as suivi l’Étoile, qui, jusqu’à la fin, t’a fait connaître la présence de Dieu dans ta vie. Nous te remercions pour avoir partagé cette Étoile avec nous et nous recommandons ton esprit à l’amour de ta vie, Jésus, Le Christ, le soutien de vie sur terre. Maintenant, que tu puisses vivre à Sa présence pour toute l’éternité.
Soeur Arleen Bourquin, SFP